Marabout d’Cheval épisode 3 (3/4)
Cette fois, ça y est : les ateliers de bande dessinée animés par les éditions du CRAPO (et chapeautés par l’association Les Parques) ont vraiment démarré ! Oui, mais comment mener à bien le projet d’album collectif lancé pour l’occasion ? La question va me tarauder durant toute la semaine séparant les deux premières séances…
Le premier atelier s’est super bien passé, OK. Et on se retrouve avec tout un tas de superbes dessins réalisés par les enfants pour l’occasion. La grande interrogation, maintenant, porte sur la manière de les transposer en bande dessinée. Faut-il laisser à chaque participant le soin de s’y atteler dans son coin ? Mais ils étaient près d’une quinzaine, la semaine dernière, et dans ce cas on ne sera sans doute pas assez nombreux pour les accompagner.
De plus, avec les vacances, tous les enfants ne seront probablement pas présents à l’ensemble des ateliers, avec le risque de laisser en rade l’histoire qu’ils auront débutée.
Va donc pour un récit unique, auquel chacun pourra contribuer selon sa présence… et son humeur !
Mais qui raconterait quoi ?
À force de se triturer les méninges, finit par s’opérer ce fameux déclic bien connu des scénaristes de tout poil. Au lieu d’aller chercher le Toimoinou dans sa forêt cachée, c’est lui qui va venir à nous… et nous y emmener en se nourrissant des « rêves » (les dessins) produits par les enfants lors du premier atelier !
Nous voici donc, tous autant qu’on est, transportés dans la peau de personnages de BD, égarés au milieu d’une jungle mystérieuse, sous la menace d’une des créatures inventées la semaine précédente : l’autruchemuche, une espèce d’autruche unijambiste à deux têtes, l’une méchante, l’autre gentille…
Et après ? C’est aux enfants de voir ! J’esquisse un rapide découpage, qui s’étale sur huit pages, et que Julie décide de leur projeter en début de séance, puis ce sera à eux d’imaginer la suite…
Pour ce deuxième atelier, le baromètre étant au beau fixe, on décide de s’installer à l’extérieur. Mounir, à qui l’on doit déjà l’invention (et le nom) de l’autruchemuche, s’empare de cet embryon de récit pour lui trouver de nouveaux rebondissements.
— Et qu’est-ce qu’elle fait alors l’autruchemuche ?
— Ben elle te mange ! Ah ah ah !
Ça fait bien rigoler ses copains aussi. Mais comme il trouve que le sort qu’il m’a réservé est un peu trop dur, quand même, il décide de me donner une seconde chance.
— Et après, elle te pond dans un œuf… sauf que tu seras à moitié autruchemuche !
Du coup on tient la suite de l’histoire, et ce qui pourrait être sa conclusion. Reste à savoir ce qui arrive entre les deux !
On pioche des personnages et des situations dans leurs créations du premier atelier, puis on s’efforce de les lier entre eux. Mounir reste l’un des plus actifs, bondissant comme un beau diable pour nous faire partager ses trouvailles : « J’ai une idée, j’ai une idée ! » À la fin de la séance, on a un récit qui se tient… et qu’il ne reste plus qu’à mettre en images.